Animation réalisée dans le cadre de la Fête de la science 2001
Fréquentation
Du 15 au 21 octobre 2001, 560 personnes, dont 490 enfants, se sont spécialement déplacées pour participer à une ou plusieurs des animations proposées. A ce nombre, il faut ajouter 210 visiteurs de passage qui ont pu profiter de l’exposition et parfois aussi des ateliers d’expérimentations.
20 classes ont été accueillies, regroupant un total de 416 élèves.
Les classes du cycle II sont restées environ deux heures au musée, celles du cycle III trois heures. Une brochure de 8 pages a été remise à chaque élève du cycle III ainsi qu’à tous les enseignants afin de poursuivre en classe les enquêtes ou travaux menés au musée. Certaines classes ont emporté du matériel pour continuer les expérimentations.
Les animations réalisées
Présentation du déroulement type d’une demi-journée avec les scolaires au musée Greuze :
Les deux classes (une du cycle II et une autre du cycle III) sont accueillies en même temps pour un premier parcours commun.
Accueil (20 min)
- Les deux classes sont regroupées dans la salle pédagogique.
- Présentation des animateurs, de l’opération fête de la Science puis du lieu d’accueil (l’Hôtel-Dieu – musée Greuze).
- Rapide historique de l’Hôtel-Dieu.
- Interrogation sur ce qu’est un musée, ce qu’on y trouve, sur les musées déjà visités.
- Commentaires sur l’œuvre d’art contemporain visible depuis la salle pédagogique.
- Comparaison musée-dictionnaire : livre que l’on ne peut tout lire, qu’on feuillette dans une première approche puis dans lequel on va chercher des renseignements précis. Allusion au classement alphabétique.
- Retour sur le musée Greuze, ses différents départements, pour se focaliser finalement sur la partie archéologie.
- Réflexions sur les tâches accomplies par les deux animateurs, archéologue ou géologue.
Visite rapide des deux salles d’archéologie du musée (10 min)
- Avant la visite, les enfants sont invités à trouver des éléments aux deux questions qui leur seront posées à leur retour : Quels sont les objets présentés ? Comment sont-ils classés ?
- Pendant la visite, accompagnement et commentaires éclairent la fonction de certains objets.
Bilan de la visite (10 min)
- Les objets sont classés par ordre chronologique. Énumération des périodes reconnues.
- Pour chaque période, les objets sont regroupés en grandes catégories : armes, bijoux, récipients, outils. Le travail qui suivra se bornera à une certaine catégorie d’outils. C’est l’outil qui fait l’homme : l’homme est le seul animal capable de fabriquer des outils.
- Les outils actuels, leur matière principale (le métal).
- Évocation des premiers outils de l’homme préhistorique.
Présentation des ateliers d’expérimentations (10 min)
- Pour accomplir des tâches simples ou fabriquer de petits objets comme des parures, l’homme préhistorique avait besoin d’outils. Pour les réaliser, il a utilisé des pierres (comme le silex) ou des ossements.
- Démonstration de l’efficacité du silex pour couper du cuir et mise en garde sur la manipulation d’éclats.
- Exposé sur le déroulement des expérimentations insistant sur les différentes tâches à accomplir dans chaque atelier qui doivent mobiliser les membres des équipes à tour de rôle.
- Exemple de la fabrication d’une perle en coquille d’œuf d’autruche : Fabrication de l’ébauche / Polissage pour arrondir la perle / Perçage à l’aide d’un perçoir en silex.
Les ateliers d’expérimentations (de 45 min à 1 heure)
Chaque équipe reste de 15 à 20 min dans chaque atelier sauf dans les ateliers 1 et 2 où la durée est réduite de moitié. Des affiches rappellent la tâche à accomplir et présentent quelques étapes de la chaîne opératoire, mais les enfants sont toujours invités à expérimenter pour trouver les gestes, les outils ou les positions de travail les plus efficaces puis à faire profiter leurs camarades de leurs remarques. Les enseignants et leur(s) accompagnateur(s) éventuel(s) sont mis à contribution pour superviser le fonctionnement d’un ou de deux ateliers.
Le comportement des enfants a été intéressant à observer. Tous ont pleinement coopéré et travaillé avec ardeur. Certains ont ainsi découvert que le travail manuel provoquait parfois des ampoules aux mains. Peu d’élèves se sont coupés avec les silex et les blessures ont toujours été très superficielles. Les enfants habitués à bricoler à la maison se sont trouvés beaucoup plus à l’aise que d’autres n’ayant jamais utilisé d’outils.
Le bon déroulement des ateliers exige une préparation minutieuse et des approvisionnements fractionnés et répétés pour éviter tout gaspillage. La taille du silex demande un accompagnement particulier car les gestes nécessaires au débitage des éclats et à leur retouche sont difficiles à exécuter correctement. Certains enfants se sont montrés très adroits et ont produit des enlèvements de bonne facture sans préparation intentionnelle du nucléus. Cette constatation valide les hypothèses que nous avons émises à propos du degré de savoir-faire des tailleurs néolithiques du Tournugeois : les enlèvements longs que l’on peut trouver sur les stations de surface ne sont la plupart du temps que des artefacts d’une production fondée sur l’obtention d’éclats. Le fait que les ateliers puissent contribuer à la recherche archéologique constitue une retombée inattendue des animations.
Après l’accueil et la présentation des ateliers d’expérimentations, les élèves du cycle III sont invités à participer à deux activités en dehors de la salle pédagogique :
- un parcours-enquête dans le musée,
- une reconnaissance de matériaux.
La classe est préalablement partagée en deux groupes et chaque groupe divisé en équipes de deux enfants.
Parcours-enquête dans les salles archéologiques du musée (25 min)
Il s’agit de retrouver dans les vitrines des salles archéologiques du musée 15 objets en pierre ou en os dont les photographies ont été regroupées sur une feuille A4 cartonnée. Une fois l’objet repéré, il faut noter dans un tableau prévu à cet effet son nom, l’époque à laquelle il est attribué et la matière mise en œuvre pour son élaboration. Une quatrième colonne à remplir en classe interroge sur les techniques de fabrication.
Cette activité était encadrée par l’enseignant de la classe. Les enfants ont parfois été déroutés par les différences d’échelle entre les objets. Les erreurs notées pour les périodes éclairent bien les ambiguïtés que peut provoquer la signalétique du musée (des enseignants ont commis les mêmes erreurs que les enfants).
La reconnaissance de matériaux (25 min)
Les élèves doivent trouver le nom de 10 échantillons (roches ou matières dures animales) prélevés pour la plupart dans la région. Ils ont la possibilité de manipuler les objets pour une meilleure détermination.
Chaque équipe de deux enfants dispose d’une série de 10 photographies montrant un détail agrandi de chaque échantillon. Dans un premier temps, l’objectif consiste à associer la photographie à l’échantillon correspondant puis, dans une deuxième étape, à trouver le nom du matériau en répondant à des devinettes donnant des indices relatifs à sa texture ou son utilisation.
Au cours de cet exercice, les enfants étaient amenés à prendre en compte de fins détails discriminants. La lecture des devinettes les confrontait par ailleurs à un vocabulaire spécifique à la géologie. Dans l’ensemble, les résultats obtenus ont été très satisfaisants. Après une correction collective, la présentation de l’exposition rassemblant des outils expérimentaux donnait aux élèves l’occasion de comprendre en manipulant comment les hommes préhistoriques fixaient les lames de haches à un manche en bois par l’intermédiaire d’une gaine en bois de cerf.
Bilan des activités (5 min)
Après l’arrêt des ateliers d’expérimentations, les enfants sont regroupés une dernière fois pour un rapide bilan. Il leur est exposé les pistes de travail qu’ils pourraient suivre en classe, la possibilité qu’ils ont de revenir au musée en fin de semaine et le petit concours « fête de la science » destiné à toute la famille. Pour le cycle III, allusion est faite à l’enquête menée par le G.R.A.T. dans toutes les communes du Tournugeois (un inventaire archéologique) et à laquelle ils peuvent apporter leur contribution.
L’exposition « La pierre, le meilleur ami de l’Homme… »
L’exposition regroupait quatre vitrines rassemblant des objets fabriqués expérimentalement et copiant des outils illustrant principalement le Néolithique.
Vitrine 1 : le travail du silex
Présentation de la chaîne opératoire conduisant du bloc de silex brut à l’outil.
Choix d’outils caractéristiques : bifaces, racloirs, grattoirs, perçoirs, pointes de flèches.
Vitrine 2 : fabrication d’une hache
Les manches exposés étaient des répliques de pièces trouvées en fouille à Charavines (Isère) ou à Chalain (Jura). Cette présentation était complétée par une herminette composée d’un manche en frêne, d’une gaine en bois de cerf et d’une lame en roche verte. Les visiteurs pouvaient à loisir manipuler ces objets et procéder au montage et démontage de l’outil.
Vitrine 3 : la céramique
Exemples de vases montés à la main et cuits dans des fours rudimentaires fonctionnant au bois.
Vitrine 4 : outils divers
On trouvait ainsi des outils en silex sertis dans des manches en bois à l’aide de colle végétale, un brasse-bouillie en sapin, des pièces illustrant les différentes étapes de la fabrication d’un ciseau à bois à partir d’un métapode de mouton.
La conférence « Gestes oubliés de la Préhistoire : apports des expérimentations et de l’ethnologie »
Elle s’est tenue dans la salle 27 du palais de Justice, le jeudi 18 octobre de 20 h 45 à 22 h 30 et a accueilli 30 personnes.
Plan de la conférence :
Introduction :
- présentation de l’opération « fête de la science »,
- les actions menées par le G.R.A.T. à l’occasion de cette manifestation,
- inventaire des sciences épaulant la recherche archéologique,
- l’expérimentation et l’ethnologie.
La taille du silex :
- les affleurements de silex,
- les expérimentations menées à l’Archéodrome.
La fabrication de haches polies :
- les gisements de « roche verte »,
- haches actuelles du Niger ou du Tournugeois.
Le montage et la cuisson des poteries :
- différents types d’argile,
- les expérimentations menées à l’Archéodrome,
- Boubon, un village de potières au Niger.
Faire du feu :
- bilan des expérimentations conduites par Jacques Collina-Girard,
- exemple du briquet à silex utilisé par les Bédouins en Syrie.
Les exposés étaient agrémentés de diapositives et ponctués de présentations d’objets. En fin de séance, plusieurs personnes se sont essayées à la production de feu.
L’accueil autour des ateliers d’expérimentations
Trois après-midi ont été consacrés à l’accueil du public autour des ateliers d’expérimentations. A cette occasion, certains enfants ont pu expliquer à leurs parents les techniques à employer pour fabriquer perles, pendeloques ou peignes, jouant ainsi avec sérieux le rôle d’instructeurs. D’autres sont passés rapidement dans les ateliers avant de visiter les autres salles du musée.
De nombreux échanges ont eu lieu et des contacts ont été pris avec des personnes désireuses de participer au travail d’inventaire archéologique mené par le G.R.A.T.
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