Exposition Jean Martin

Le conservateur de musée

Pourquoi un musée à Tournus ?

L’idée de créer un musée consacré à Jean-Baptiste Greuze est née dans l’esprit d’Alexandrine Michel, artiste peintre qui résidait à la Croix Vaché à Tournus. En 1858 et 1860, elle confirme par deux testaments sa volonté de léguer 30 000 francs à la ville de Tournus pour que soit élevée une chapelle au-dessus de laquelle seraient établis une école de dessin et un musée. Dans le même temps, elle faisait don au musée de plusieurs tableaux et de la quasi-totalité de sa collection d’objets d’art.

Alexandrine Michel devient alors un acteur de l’époque « Napoléon III », celle du développement des musées « de province » qui bénéficient d’un inspecteur dédié, en la personne d’Arsène Houssaye, Inspecteur Général des Beaux-Arts chargé des musées provinciaux.

Le musée de Tournus

Jean Martin examinant une pièce archéologique

À la mort d’Alexandrine Michel en 1865, ses héritiers font preuve de réticence devant la somme à réunir. Finalement, le conseil municipal transige à 15 000 francs qui seront entièrement consacrés au musée.

Suite au déménagement du Tribunal de commerce vers l’actuel Palais de Justice, la ville peut accueillir les premières collections du musée au premier étage de la Mairie. Dès 1867, Arsène Houssaye propose d’acquérir des œuvres de Greuze avec une partie du legs. Plus de 150 objets, dont un portrait authentique de Greuze, des dessins et des gravures attendaient d’être exposés.

Ce n’est que le 30 août 1869 que le musée est  inauguré.

Les débuts sont modestes mais sous l’impulsion de Jean Martin, les collections sont complétées par des achats, des dons et les efforts de la toute nouvelle Société des Amis des Arts et des Sciences dont l’un des buts est l’enrichissement du musée et de la bibliothèque. Entre 1877 et 1879, la SAAST a déposé au musée 1 016 monnaies et jetons, 108 objets d’art et d’archéologie, 700 échantillons d’histoire naturelle et un bronze romain financé par ses propres deniers.

Nommé officiellement conservateur en 1876, Jean Martin affiche sa volonté d’en faire un conservatoire d’archéologie locale et un outil d’enseignement.

Vers le musée Greuze

Plus à l’aise sur le plan financier depuis qu’il a pris la tête des usines à gaz de Tournus et Charolles, Jean Martin prend sur ses deniers personnels pour diversifier les collections du musée en achetant en particulier des œuvres de Greuze. La SAAST, de son côté, cherche à obtenir des fonds en organisant différentes manifestations. En 1879, une loterie rapporte 1 311 francs soit deux fois et demie le montant total des cotisations de l’année. Cet argent est utilisé pour commander à un peintre lyonnais une copie d’un tableau de Greuze, « L’accordée au village ».

En 1886, Jean Martin publie un premier catalogue des collections du musée.

Le musée installé dans des salles de la mairie se trouve vite à l’étroit. Il faut donc disposer de locaux plus grands et la Ville n’a pas les finances nécessaires pour acheter le moindre bâtiment. Jean Martin se rend alors propriétaire de l’ancien couvent des Bénédictines rue du Collège et le revend à fonds perdus à la Ville moyennant une faible rente viagère.

Photo du musée Greuze, rue du Collège (avant son transfert)

Le musée Greuze, rue du Collège

Ce nouveau musée désormais baptisé « musée Greuze » est inauguré le 14 octobre 1894. Alexis Bessard, le maire de Tournus, félicite Jean Martin, en reconnaissant que ce musée est en partie son œuvre et celle de ses dévoués collaborateurs de la SAAST.
Dans sa réponse Jean Martin associe à son travail les très nombreux généreux donateurs qui ont légué leurs collections au musée.
Le toast d’Albert Bernard rappelle l’enthousiasme qui animait dans leur recherche les membres de la SAAST et lance un appel aux jeunes pour venir renforcer l’équipe initiale dont les rangs se sont malheureusement éclaircis.

Différentes salles du musée Greuze installé rue du Collège

L’Hôtel-Dieu Musée Greuze

Le 29 juillet 2000, le musée Greuze déménage une nouvelle fois pour s’installer dans une aile de l’Hôtel-Dieu, rue de l’Hôpital.

ILLUSTRATIONS

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