Exposition Jean Martin

Le directeur d’usine

Pour se procurer les ressources nécessaires au financement de ses projets les plus chers —le musée et la bibliothèque de Tournus— Jean Martin se lance dans l’industrie en prenant la direction de deux usines à gaz, à Charolles et Tournus.
À Tournus, l’usine et le réseau de distribution sont construits en 1875 et donnés en concession à la « Société Jean Martin et Compagnie » le 12 février 1876. Les deux entreprises sont si bien dirigées qu’elles enrichiront les actionnaires et, comme le précise Gabriel Jeanton, elles permettront à Jean Martin d’acquérir une belle aisance et d’augmenter les collections du Musée. Il restera à la tête de l’usine à gaz de Tournus jusqu’en 1898, date à laquelle l’activité fut reprise par la société « Eau et Gaz » de Tournus.
Le site tournusien se situait au bas de l’actuelle rue Saint-Laurent encore nommée « rue du Gaz » bien après la disparition de l’usine en 1962.

Quittance "Gaz de Tournus" émise par la Société Jean Martin et Compagnie

Quittance d’abonnement au gaz émise par la Société Jean Martin et Cie

Carte postale montrant l'usine à gaz de Tournus depuis le Quai de la Pêcherie
L'usine à gaz de Tournus depuis les quais

Vues de l’usine à gaz

Ce site produisait du gaz à partir de charbon. Les bâtiments accueillaient diverses salles, deux fours, deux laveurs, un compteur de fabrication, deux gazomètres. Le charbon était stocké dans les hangars voisins. C’est la distillation de la houille à très haute température qui fournissait le gaz aux abonnés (1 100 pour 4 000 habitants desservis) et éclairait la ville dans ses lampadaires.
La distillation permet de fournir du gaz mais également des produits solides, principalement le coke, dont la vente permet de racheter de la houille. Malheureusement, ce procédé dégage de nombreuses impuretés et le gaz obtenu peut se révéler toxique et malodorant. C’est pourquoi, à la découverte du gaz naturel à Lacq, les usines à gaz furent abandonnées.
Les produits circulent dans de multiples tuyaux et le procédé est lent et complexe, d’où l’expression actuelle « usine à gaz » qui caractérise un projet cher, trop compliqué à comprendre et à l’efficacité aléatoire.

ILLUSTRATIONS

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